12/11/2019

Jean-Jacques Lambert ancien Président

 Disparition de Jean-Jacques Lambert...

jj lJean-Jacques Lambert est décédé le 12 novembre dernier dans sa 72ème année. Originaire du Puy de Dôme, il a été le Président de notre filiale la Veillée d’Auvergne de 1988 à 1996. Sa fille, Nathalie a été élue pastourelle du Puy de Dôme lors de la Nuit Arverne du Centenaire, le 12 décembre 1986.

 

Conseiller culturel  à la mairie de Montereau, maire de Laval en Brie de 1995 à 2008, il a été secrétaire de l’amicale de Montereau et  secrétaire général de la Ligue Auvergnate. A ce titre, il a remarquablement organisé une exposition littéraire dans le cadre du centenaire de la Ligue Auvergnate et du Massif Central : «  Cent auteurs pour un centenaire », samedi 29 novembre 1986 dans le restaurant du parc des Expositions de la Porte de Versailles. IL a assumé seul la préparation. C’est un triomphe en présence des musiciens routiniers, de l’institut d’études occitanes, du cercle généalogique et de nombreux auteurs auvergnats. Une carte du Centenaire est en vente. C’est Robert SABATIER, de l’Académie Goncourt qui ouvre le salon.

jj lMgr MARTY a célébré à Notre Dame la messe du centenaire. Jean-Jacques LAMBERT présente un recueil des œuvres de Victor FONFREIDE : « Les Auvergnats », édité pour le Centenaire. Le salon est à nouveau proposé lors de la Nuit Arverne du  12 décembre 1986, au PLM Saint-Jacques.

Devenu président délégué chargé de la partie administrative de la Veillée en novembre 1985, Jean-Jacques LAMBERT devient président de la Veillée, le 14 octobre 1988 et présente, lors de cette même soirée,  une conférence ; « Parcours philatélique en Auvergne et Massif Central ».

Sous la présidence de Jean-Jacques LAMBERT, les Veillées sont également variées ; le renouveau félibréen par Emile TICHET en novembre 1988 ; en 1989, Salers et la révolution  et « Du Gévaudan à la Lozère : 1789, 1889, 1989 » par Jean-Paul MAZOT. Le 26 janvier 1990, « l’histoire de la carte à jouer et la carte à jouer en Auvergne », conférence audiovisuelle par Jean-Jacques LAMBERT. En 1991, « la franc-maçonnerie en Auvergne » par Guy TAILLADE, à la Pépinière.

Le 8 octobre 1993 : « Les contes de la vallée de Mars » par Jean COUDER, cigale d’argent du Félibrige.

Les Veillées sont passées des Armes de la Ville à la Chaumette puis, au François Coppé et à la Pépinière…

«Après avoir octroyé à la Veillée et à moi-même une bonne année sabbatique, il me semble temps de nous retrouver pour mieux repartir »…La soirée, le 21 novembre 1996, se déroula sous la forme d’un dîner spectacle avec la chanteuse lozérienne Christiane BELERT. La soirée débuta par l’assemblée générale annuelle pendant laquelle le bureau et « particulièrement le poste de président car je souhaite passer la main », démissionna. « Il faut savoir transmettre le relais à temps afin de ne pas tomber dans les habitudes, voire les lassitudes »… (Jean-Jacques LAMBERT).

La Ligue Auvergnate et la Veillée d'Auvergne, touchées par cette disparition, adressent leurs plus sincères condoléances à son épouse, ses enfants et à l'ensemble de sa famille. Nous garderons un souvenir impérissable d'un homme enthousiaste et dynamique. (Source Ligue Auvergnate).




02/07/2019

G. POMPIDOU : cinquantenaire de l'élection

Le Président qui parlait en langue d'oc...

DSCN0441Nous célébrons, cette année, le cinquantenaire de l'élection de G. POMPIDOU à la Présidence de la République. C'est une commémoration nationale, placée sous le haut patronage d'Emmanuel MACRON. Sous l'égide de l'Institut POMPIDOU, elle donne lieu à différentes manifestations. Je citerai, entre autres :

- Le 29 mai 2018, conférence d'Edouard BALLADUR : "Le pouvoir et les institutions face aux évènements de mai-juin 1968". Un rappel du rôle de G. POMPIDOU, alors 1 er ministre, qui tint ferme la barre.
- Les 20 et 21 juin 2019, grand colloque au Centre POMPIDOU : "Avec G. POMPIDOU, penser la France : héritage et perspectives".
Les Auvergnats de Paris et la Veillée d'Auvergne y ont largement contribué :

DSCN0539- Le 9 août 2018, nous étions au musée POMPIDOU à Montboudif pour honorer notre prestigieux compatriote cantalien. Présidant cette journée, je rendis un hommage très personnel à G. POMPIDOU rappelant notamment son action dans le domaine spatial :
 1965 : premier satellite lancé par une fusée française; la France devient la 3 ème puissance spatiale
 1964-1971 : construction du Centre Spatial Guyanais (C.S.G.) à Kourou, port spatial de l'Europe.
 1973 : développement de la fusée Ariane
Ayant eu la chance exceptionnelle de me voir confier la mission de construire et organiser le C.S.G., j'ai eu l'honneur de narrer cette aventure lors du colloque des pionniers du spatial organisé au CNES en décembre 2018.
- Récemment, le 20 mai 2019, la Veillée d'Auvergne était le chef de file des cinq associations ayant organisé au Sénat un dîner-débat sur le thème : " Les POMPIDOU intimes, art et poésie", durant lequel leur fils, Alain POMPIDOU, nous présenta les goûts littéraires et artistiques de ses parents et la création du Centre POMPIDOU.
Au cours de ces manifestations, différents aspects de G. POMPIDOU furent traités : l'Homme d'Etat, le capitaine d'Industries, le littéraire et normalien, l'Auvergnat.
Aujourd'hui, en cette félibrée 2019, c'est le "Président qui parlait en langue d'oc" que je veux évoquer.


Ses origines auvergnates
Cette faculté, il la doit avant tout à ses origines auvergnates. J'ai déjà, ici, expliqué que les Auvergnats parlent la langue d'oc à 70% , mais 100% en rural. Or, G. POMPIDOU est un pur auvergnat, doublement cantalien : cantalien du nord, de Montboudif, en Artense, par sa mère Marie-Louise CHAVAGNAC, cantalien du sud, de St Julien de Toursac, en Chataigneraie (entre Aurillac et Maurs) par son père Léon POMPIDOU. Il est né à Montboudif, le 5 juillet 1911, car en Auvergne, par tradition, on nait dans la maison de sa mère, ses parents étant instituteurs à Murat. Double origine paysanne, les CHAVAGNAC sont cultivateurs et marchands de toile, relativement aisés, les
POMPIDOU sont cultivateurs, castagniares, très pauvres paysans sans terre. Des deux côtés, on parle en langue d'oc, il en est de même de sa nourrice, Emilie COMBES, pouse ESTIEU, une paysanne du village de La Chevade, près de Murat, où il passe les 18 premiers mois de sa prime enfance. Chez les
POMPIDOU, on sait ce que c'est d'être paysan, au "cul des vaches", on sait ce qu'est le peuple, on saura bientôt ce qu'est l'ascenseur social. En effet, ses parents sont nommés professeurs à Albi en octobre 1911. Doué d'une intelligence remarquable, il fréquentera l'école primaire et le lycée d'Albi, puis l'hypokhâgne du lycée Fermat à Toulouse et enfin la khâgne du lycée Louis Le Grand à Paris. Il intègre Normale Sup Lettres dans les tout premiers et sera major de sa promotion à l'agrégation. Il débute sa carrière professionnelle, enseignant à Marseille tout d'abord puis au lycée Henri IV à Paris. C'est là qu'il va écrire sa fameuse anthologie de la poésie française qui m'a si souvent inspiré lors de nos veillées littéraires. Il passe ses vacances en Auvergne à St Julien de Toursac et surtout à Montboudif. Il y pratique le vélo dans ce pays où selon Alexandre Vialatte "il y a plus de montées que de descentes". Il y forge des amitiés auxquelles il restera fidèle toute sa vie. Lieutenant de réserve, il sera mobilisé sur la Somme en 1939-1940.

Sa carrière politique
C'est en 1944 qu'il entre au Cabinet du Général de Gaulle comme chargé de mission et que commence sa carrière politique entrecoupée d'un passage de 4 ans au groupe ROTHSHILD. En 1962, il succède à Michel DEBRÉ comme Premier Ministre. Il le restera six ans jusqu'en juillet 1968, présidant quatre gouvernements. A plusieurs reprises il va chercher l'onction populaire pour s'assurer la légitimité du suffrage universel. Déjà conseiller municipal à Cajarc, dans le Lot, c'est dans le pays où il est né, le Cantal, qu'il se présente comme Député. Député de S t Flour, par deux fois, en mars 1967 et en juin 1968 : "Je suis de là, mon nom est issu de cette terre, j'aime ce pays, j'ai choisi de le
représenter". En ces occasions, son ascendance cantalienne et paysanne, son côté peuple, sa bonhommie et sa langue d'oc vont faire merveille. A S t Flour, en ville basse, sur la place de la Liberté, devant ma maison familiale où se tient la foire aux bestiaux d'Aubrac, il serre des mains et des mains. "Commo anas moussur lu ministre". Il répond dans la langue de ses aïeux, celle qui a accompagné son enfance : "Boiou pio, bous remerchi". Par deux fois les cantaliens vont accorder à l'élu de S t Flour des scores impressionnants. Toujours élu au premier tour, avec 62% des voix en 1967 et 80% en 1968.
Le 29 avril 1969, après l'échec du référendum et la démission du Général de GAULLE, il annonce au pays sa candidature à l'élection présidentielle. Au premier tour, il arrive en tête des sept candidats avec 43,15% des suffrages. Au deuxième tour, le 15 juin 1969, il est élu avec 57,58% des suffrages exprimés face à Alain POHER. Dans l'arrondissement de S t Flour où il s'affirme "comme un paysan d'Auvergne, parlant à d'autres paysans" dans leur langue, il obtient 73,2% des suffrages au premier tour et 84,22% au deuxième tour. Devenu, en septembre 1969, le 19ème Président de la République, il déclare au journal La Croix : "Auvergnat, donc occitan, je suis particulièrement sensible à tous les efforts qui sont consentis pour sauvegarder les traditions culturelles et linguistiques de nos provinces et pays". Victime d'une maladie incurable, il décède malheureusement le 2 avril 1974, avant la fin de son mandat.


Lettre à ma grand-mère, l'Auvergne
Je n'aurai garde d'oublier, pour illustrer mon propos, sa fameuse "lettre à ma grand-mère, l'Auvergne" citée par son biographe cantalien Joël FOUILLERON. C'est en effet, en langue d'oc, dans le journal sanflorain La Dépêche d'Auvergne, qu'en novembre 1963, G. POMPIDOU tint à réaffirmer l'authenticité de son origine cantalienne. Ce texte qu'il écrivit avec l'aide de son père Léon, l'ancien instituteur très féru d'occitan, illustre bien le rôle prépondérant que G. POMPIDOU attribuait à sa lignée, notamment féminine, pour la transmission de la langue et de la culture ancestrales. En voici un court extrait :

â lo mio mama,

Les efonts de l'Ouvergno que l'oun quitado se soubenon de la terro mairale touto lo bido, ieou
qu'ère pio pichonnet quand portiguère pel Miejour l'ai pas oublidado, è soui tournat souven
pesca pes rious è nada dins les lacs.

à ma grand-mère,

Les enfants de l'Auvergne qui l'ont quittée se souviennent de leur terre maternelle toute leur vie.
Moi qui étais assez jeune quand je partis pour le Midi, je ne l'ai pas oubliée et je suis revenu
souvent pêcher dans les ruisseaux et nager dans les lacs.


Pour conclure, j'espère vous avoir convaincu que Georges POMPIDOU, le Président de la
République le plus aimé des Français, parlait et pensait en langue d'oc, depuis que, dans une ferme de La Chevade, sur les genoux de sa nourrice, c'est en Lengo Nostro qu'il avait balbutié ses premiers mots. Faisant sienne, sa vie durant, la devise du poète cantalien, Arsène VERMENOUZE : "S'es d'un crâne païs, efonts".

Roger Vidal 

(Source Ligue Auvergnate).


IMG 71101Dans le cadre du cinquantenaire de l’élection de Georges POMPIDOU à la Présidence de la République, le 20 juin 1969, 5 associations auvergnates ont souhaité s’associer aux commémorations placées sous le haut patronage de M. Emmanuel MACRON, Président de la République, en organisant conjointement une rencontre exceptionnelle au Sénat, lundi 20 mai 2019, à 18h.

Sous le parrainage des sénateurs du Cantal ; Josiane COSTES et Bernard DELCROS, la Veillée d’Auvergne et du Massif Central, filiale culturelle de la Ligue Auvergnate, présidée par Roger VIDAL, en partenariat avec l’Institut Georges Pompidou, présidé par Bernard ESAMBERT, « remarquable conseiller industriel et scientifique de Georges POMPIDOU » ; la Fédération des Amicales du Cantal présidée par Bernard LHERITIER, l’Aurillacoise présidée par Jean-Claude MAGRIN et l’Association Cantalienne Georges Pompidou présidée par Alain MARLEIX, a proposé une conférence d’Alain POMPIDOU : « Les POMPIDOU intimes : Art et Poésie ».

 

IMG 71191Dans les salons raffinés Napoléon et Pourpre du restaurant des sénateurs, face au jardin verdoyant et ensoleillé du Palais du Luxembourg, 140  Auvergnats à Paris, « vouant une admiration fervente à leur illustrissime compatriote » ont passé un moment palpitant grâce à la verve du conférencier qui a beaucoup appris à chaque participant sur l’amour de l’Art et de la Poésie ayant éclairé la vie du couple Georges et Claude POMPIDOU.

D’emblée, M. Roger VIDAL se réjouit de cette éminente assemblée. Il présenta les excuses des sénateurs : Josiane COSTES et Bernard DELCROS, d’Alain MARLEIX, ancien ministre et du professeur DELFRAISSY, président du comité consultatif national d’Ethique. IL salua chaleureusement Alain et Nicole POMPIDOU, les présidents des associations partenaires de cet évènement culturel ; le secrétaire général de l’Institut POMPIDOU, Antoine FOUILLERON ; deux artistes : Josette RISPAL, sculpteur de renommée internationale et Hughes-Henri LEJEUNE, écrivain ; la nièce de Georges POMPIDOU : Francine COOLEN ainsi que son neveu, Jean-Paul DOMERG ; Isabelle CAZALS, présidente de la Ligue Auvergnate ; Jean MATHIEU, président d’honneur de la Ligue ; Le chanoine CHABAUD ; Jean-François SERRE, président de l’association Albert Monier ; l’ingénieur général DUBRESSON ;  Christian VABRET, créateur de l’école française de boulangerie d’Aurillac et Jean-Luc PETITRENAUD, chroniqueur gastronomique.

IMG 71061Après présentation de l’ensemble des manifestations, colloque et ouvrage célébrant le cinquantième anniversaire de l’élection de Georges POMPIDOU à la Présidence de la République, entre mai et décembre 2019, Roger VIDAL, président de la Veillée d’Auvergne reprit la parole pour tracer avec maestria le parcours brillant du célèbre conférencier, fils de Georges et Claude POMPIDOU : le professeur Alain POMPIDOU, qui a exercé de hautes fonctions économiques et sociales. Docteur en médecine, ès-Sciences et en biologie humaine, professeur émérite à la faculté de médecine René Descartes, conseiller scientifique, président fondateur de l’académie des Technologies, député européen de 1989 à 1999, écrivain de plusieurs ouvrages dont : « Pour l’amour de l’Art, une autre histoire des Pompidou » » et officier de la Légion d’Honneur et de l’ordre national du Mérite, officier de l’ordre de Léopold et chevalier des Palmes Académiques.

Avec enthousiasme, Alain POMPIDOU remercia Roger VIDAL et les autres associations ayant initié cette conférence. Avec une éloquence teintée d’humour et de bienveillance, Alain POMPIDOU entraîna l’assistance dans une machine à remonter le temps, à partir de l’ascension sociale de Léon POMPIDOU, père de Georges qui, né à la ferme, se révéla un brillant étudiant, puis, devint instituteur et professeur d’Espagnol.

IMG 71131Conçu à Murat « où j’ai été promis à la vie », comme le disait Georges POMPIDOU, le futur président de la République naquit en 1911, à Montboudif. Précoce, cet enfant du Cantal, très attaché à sa terre natale, passa son enfance à l’ombre de la cathédrale d’Albi où son père, conseiller municipal, mit  « son sens de l’état et de la défense de la patrie » au service de tous. Durant son enfance, Georges POMPIDOU reçut de ses parents des « leçons de droiture, d’honnêteté et de travail ». Entré à l’Ecole Normale Supérieure, les devises de Georges POMPIDOU étaient : « art, action, amour » puis, « art, action, poésie » : c’est dire l’importance de l’Art et de la Poésie pour lui, « l’ Art étant vivant, plus émotionnel que raisonné, la dimension poétique est une régénération nécessaire et, comme pour son épouse, Claude POMPIDOU : l’art doit vous transpercer ». Indépendante et volontaire, Claude POMPIDOU, originaire de l’Anjou, était, elle aussi,  « obsédée par la modernité » et par « la culture qui est plus forte que la mort » (André MALRAUX). « Il y a le passé et son legs, le présent et ses découvertes », disait-elle. Séduisant et séducteur, Georges POMPIDOU rencontra, pendant ses études, Léopold Sédar SENGHOR et tous deux échangèrent à propos de l’Art et de la Poésie. Professeur de Lettres à Marseille, puis au lycée Henri IV à Paris, lieutenant valeureux dans la Somme en 1940, Georges POMPIDOU et sa femme Claude, heureux parents d’Alain, bébé adopté en 1942, furent impressionnés par le général de GAULLE, à la libération de Paris et c’est ainsi que Georges POMPIDOU et Charles de GAULLE furent liés pendant 25 ans. 

Déployant leur goût commun pour l’Art qui enchanta leur vie, Georges et Claude POMPIDOU constituèrent, peu à peu, une belle collection d’œuvres contemporaines, de Max Ernst à Nicolas de Staêl, de Pierre Soulages à Kupka.

La carrière de Georges POMPIDOU évolua de directeur de cabinet du général de GAULLE à directeur général de la banque Rothschild puis, premier ministre de 1962 à 1968, député du Cantal en 1967 et enfin, président de la République en 1969. De  « l’anthologie de la poésie française » écrite par Georges POMPIDOU en 1961 au poème d’Eluard récité au moment de l’affaire Gabrielle RUSSIER, de la rénovation des salons de l’Elysée confiée au designer, Pierre PAULIN, le président de la République poursuivit sa soif de culture avec la volonté de créer un lieu culturel pluridisciplinaire : le «  révolutionnaire » centre Georges POMPIDOU, inauguré en 1977.

Georges POMPIDOU décéda chez lui, quai de Béthune, le 2 avril 1974, entouré de ses œuvres d’art et fut inhumé à Orvilliers.

Alain POMPIDOU conclut son exposé audiovisuel passionnant en soulignant « l’authenticité et le courage de ses parents, indissolubles, très liés l’un à l’autre, sublimés par l’amour de l’Art, passeurs d’Art » et en phase avec Léon TOLSTOI : « il n’est nulle grandeur là où manquent simplicité, bonté et vérité ».

Très applaudi pour sa conférence, Alain POMPIDOU fut félicité par Jean-Claude MAGRIN, président de l’Aurillacoise qui anima le débat. Plusieurs questions furent posées notamment par Roger VIDAL, en lien avec la politique spatiale de Georges POMPIDOU, lui-même ayant conduit le programme de la fusée Ariane, à la base spatiale de Kourou. Yves BEGHIN précisa que Georges POMPIDOU avait été pionnier du spatial et que cette année avait lieu le 40ème anniversaire du lancement d’Ariane. Fut évoquée aussi la transformation de la gare d’Orsay en musée des impressionnistes, décidée par Georges POMPIDOU et bien sûr, sa politique économique, sociale et industrielle, pouvant faire l’objet d’une autre intervention à la Veillée d’Auvergne par Alain POMPIDOU et Bernard ESAMBERT.

Durant le repas savoureux, les deux gracieuses pastourelles, en costume, se présentèrent à l’assistance : la pastourelle de la Ligue Auvergnate et du Puy de Dôme, Muriel AUBLET-CUVELIER et la pastourelle du Cantal, Marie BONICHON, toutes deux séduites par la conférence.

C’est dans la satisfaction générale que prit fin cette prestigieuse Veillée printanière ayant mis en exergue l’amour de l’Art et de la Poésie chez un Grand Homme d’Etat, le Président Cantalien « des Trente Glorieuses », Georges POMPIDOU et son épouse Claude POMPIDOU.



06/03/2019

Les Justes du Cantal

 

HISTOIRE ET MÉMOIRES DES JUSTES DU CANTAL Veillée d’Auvergne et du Massif Central

A la société des Lettres, Sciences et Arts : la Haute Auvergne, en partenariat avec la Veillée d’Auvergne, l’Aurillacoise et la Fédération des Amicales du Cantal.

C’est à un sujet sensible, très actuel et suscitant grand intérêt et réflexion que le jeune historien Julien BOUCHET s’attacha à présenter tous les aspects dans sa conférence intitulée : « Histoire et mémoires des Justes du Cantal », lors de la rencontre organisée par la Société des Lettres, Sciences et Arts : la Haute Auvergne, en partenariat avec la Veillée d’Auvergne et du Massif Central, l’Aurillacoise et la Fédération des amicales du Cantal, dans la salle Saint-Laurent, à Neuilly, jeudi 21 février 2019, à 19h, en compagnie d’une quarantaine d’amis.

C’est Pierre VERMENOUZE, délégué Ile de France pour la société de la Haute Auvergne qui, en introduction, salua l’auditoire et notamment Roger VIDAL, pdt de la Veillée d’Auvergne et Jean-Claude MAGRIN, pdt de l’Aurillacoise. Il excusa Bernard LHERITIER, pdt de la Fédération des amicales du Cantal et présenta avec satisfaction, Julien BOUCHET, docteur en Histoire contemporaine, enseignant en Histoire et Géographie à l’université de Clermont-Ferrand. Sa thèse réalisée autour des relations entre la République et les cultes l’a peu à peu amené à travailler sur le thème des Justes.

Cela fait 4 ans qu’il peaufine le sujet, ayant publié plusieurs ouvrages dont l’un en 2015 : « Les Justes d’Auvergne », collection : Etudes sur le Massif Central, aux éditions universitaires Blaise Pascal. Heureux d’accueillir Julien BOUCHET pour parler du sauvetage des juifs, au cœur de ses recherches, Pierre VERMENOUZE lui laissa la parole sous les applaudissements.

Dans un exposé brillant, à l’aide d’un vidéoprojecteur, s’exprimant avec clarté, rigueur et précision, s’appuyant sur une riche documentation, Julien BOUCHET sut éveiller l’attention de l’assistance. Il définit abord ce qu’est un Juste parmi les Nations, la plus haute distinction civile accordée par l’institut Yad Vashem à Jérusalem, depuis 1963, selon des critères stricts et dont ont bénéficié pour le Cantal, 28 Justes parmi les Nations sur les 203 Justes dits d’Auvergne. Il y a 4150 Justes en France, 3ème pays dans le monde pour cette distinction qui renvoie à l’Histoire sociale et à une démarche de mémoires. Sur les 28 Justes du Cantal, il y a plus de femmes que d’hommes et 35% sont des paysans. Selon Yad Vashem, c’est une photographie de la société française à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Julien BOUCHET fit le portrait de trois de ces Justes, aux parcours de vie différents et expliqua que sur les 500 juifs recensés en 1941 en Auvergne, plus des 2/3 ont échappé au « ramassage ». Ces Justes du Cantal étaient issus pour trois d’entre eux d’Allanche et de Pierrefort mais aussi d’autres lieux dont Saint-Flour et Aurillac qui a fait preuve d’une grande Résistance. Il conta des sauvetages croisés émouvants et douloureux puis, se tourna vers le Présent en souhaitant des dynamiques nouvelles et plus encore de collectes de témoignages car cette Histoire est encore lacunaire. 50 nouveaux cas sont étudiés actuellement pour devenir Justes parmi les Nations et un colloque va être organisé le 5 juin 2019 à Clermont-Ferrand, autour des aidants et des sauveteurs.

L’historien informa les participants sur le réseau Mémorha, en construction et la carte interactive des sites : Mémospace. Il rendit hommage à trois religieuses d’Allanche qui effectuèrent des sauvetages poignants et donna l’exemple d’un cadre de la Résistance qui sauva plusieurs personnes. En conclusion, Julien BOUCHET mit en exergue trois points importants à propos des Justes du Cantal : la précocité des engagements dès la fin de 1941, le Cantal étant le département favori pour les sauvetages et les refuges, la mémoire des sauvetages qui est éminemment complexe ,70 ans après les faits et l’appel à la collecte. Seule la connaissance pourra empêcher les sursauts d’antisémitisme dit Julien BOUCHET. En tant que passeur de mémoire, il fut très applaudi pour sa conférence qui donna à chacun l’envie d’aller plus loin, d’en savoir plus sur ce sujet aussi grave que captivant.

Un débat s’instaura avec l’assemblée permettant d’approfondir certains points et après un cocktail appétissant, c’est avec fierté que chacun salua les Justes valeureux du Cantal.